Quels sont les besoins humains ?

Si l'on doit penser Transition, il faut déjà avoir en tête, je pense, la vision de la direction vers laquelle nous souhaitons aller. En tout cas ce qu'on cherche à préserver. En effet, à quoi bon penser à ce qu'il faut diminuer ou enlever (les émissions carbone par exemple), si on n'a pas en tête également ce qu'il faut préserver.

La finalité ne devrait pas être de protéger la planète, mais bien la vie humaine. La planète peut très bien se débrouiller sans nous, et l'a déjà fait dans les extinctions de masse précédentes.

J'ai repris (comme quasiment tout ce qui figure dans le manuel à venir, hormis l'assemblage de l'ensemble, qui m'est propre) des travaux existants par ailleurs. En ce qui concerne les besoins de base, ce sont ceux identifiés par Vinay Gupta : _Six ways to die_. Pour vivre, un être humain a besoin :

  • de manger ;
  • de boire ;
  • d'être protégé du froid ;
  • d'être protégé du chaud ;
  • d'être protégé des maladies ;
  • et d'être protégé des blessures.

Ce sont également et par conséquences, les six vulnérabilités des être humains : si l'une vient à manquer, nous sommes en danger.

Toutes les sociétés humaines ont à leur base l'apport du nécessaire à assurer ces besoins fondamentaux. Elles y ont répondu, et continuent à y répondre de manières différentes suivantes leurs ressources (liées à la géographie et au climat locale ainsi qu'à l'exploitation passée qui a pu en être faite) et leur culture.

On voit donc déjà qu'une réponse à ces besoins fondamentaux ne peut pas être globale ni universelle. On constate également que ce qu'il convient de préserver n'est pas, comme on l'entend (en France en tout cas, mais aussi dans les Objectifs de Développement Durable de l'ONU par exemple), les moyens financiers (1er ODD: Pas de pauvreté). Les moyens financiers ne sont une nécessité que dans la mesure où l'on préserve un système économique rendant dépendant une majorité de la population à un système économique qui limite l'accès à la nourriture aux seules personnes capables de cultiver la terre, ou d'acheter cette nourriture... à condition d'avoir accès à un travail rémunérateur. Or le système actuel détruit la planète : c'est donc un cercle vicieux. Revenir aux besoins fondamentaux permet de sortir de cette vision limitante et ouvre de nouveaux horizons de pensée.

Les prochains articles étudierons la manière dont les sociétés humaines ont répondu à ces besoins, ainsi que les menaces qui pèsent dessus à l'heure actuelle. Nous parlerons ainsi des limites planétaires... et d'autres limites, de la manière dont les sociétés y répondent, de planification et de construction de plans de transition pour y répondre... de manière durable !